Les différences entre les câbles, cela s'entend
Il est parfois difficile d'imaginer que de simples fils de cuivre puissent impacter le fonctionnement des enceintes acoustiques, en transportant plus ou moins bien les signaux audio électriques. C'est pourtant vrai : le son que nous entendons est composé chaque seconde de dizaines de milliers d'impulsions électriques, certaines de forte amplitude — les sons graves — et d'autres infiniment plus petites — les sons aigus. Or les micro-variations dans le signal électrique peuvent être dégradées par la qualité du cuivre employé dans le câble, de surcroît si sa longueur est importante. Avec un câble de mauvaise qualité, le son transmis par l'ampli est altéré. Le relief de la scène sonore, l'étagement des différents plans, la dynamique, le régime transitoire, les timbres... tout ce qui fait la musique peut être impacté par la qualité des câbles d'enceintes. Avec de bons câbles, l'expérience sonore est optimale et l'on prend plus de plaisir à écouter musiques et films.
Les câbles d'enceintes et le cuivre sans oxygène
Le cuivre est le métal de choix pour transporter l'électricité. Pendant la fabrication des câbles d'enceintes, le cuivre est fondu et de l'oxygène y est emprisonné, créant de microscopiques interstices qui « gênent » la transmission de l'électricité. Pour du courant d'alimentation destiné à une machine à laver, ce n'est absolument pas un problème. Pour le transport d'un signal audio, soit de très hautes fréquences dans un courant de faible intensité, la présence d'oxygène est un inconvénient. Ainsi, tous les câbles d'enceintes que nous proposons possèdent très peu d'oxygène. Ce cuivre désoxygéné est appelé Oxygen Free Copper (OFC). Selon la qualité du câble, le cuivre est pur de 99,99 % à 99,99999 %, le nombre de 9 étant abrégé comme suit : 4N (pour four nines, quatre neuf en anglais, soit 99,99 %), 5N (99,999 %), 6N (99,9999 %) et 7N (99,99999 %). Le cuivre OFC 7N est considéré comme le nec plus ultra.
Le plaquage des brins de cuivre
On le sait peu, mais selon leur tonalité, les sons circulent à différents endroits des brins de cuivre. Au cœur se trouvent les fréquences graves et médium, tandis que les hautes fréquences circulent à la surface du brin : on appelle cela l'effet de peau. Pour cette raison, les câbles d'enceintes de qualité supérieure sont bien souvent plaqués avec de l'argent, ce métal offrant d'excellentes caractéristiques de conductivité pour les hautes fréquences. À l'écoute, les câbles d'enceintes plaqués argent améliorent la restitution des sons aigus, à tel point que l'auditeur peut avoir l'impression que le tweeter de son enceinte s'est « réveillé ». Par effet psychoacoustique, l'amélioration du comportement du tweeter impacte la perception des fréquences médium — qui sembleront plus douces — ainsi que le registre des graves, qui sera perçu avec plus de relief, voire davantage de profondeur. Surprenant, mais imparable.
Le sens des câbles d'enceintes
Outre la réduction de la quantité d'oxygène emprisonné dans le cuivre, les fabricants de câbles d'enceintes ont optimisé la forme des grains de cuivre, afin de réduire la résistance mécanique opposée au signal audio électrique. En effet, moins le signal est perturbé en passant d'un grain à un autre, et mieux il est préservé dans son cheminement jusqu'à l'enceinte. Ainsi, certains câbles intègrent du cuivre dont les grains sont modélisés pour favoriser le passage du courant dans un sens précis. Ces câbles disposent alors d'un marquage clair, indiquant à l'utilisateur à quelle extrémité brancher ampli hi-fi et enceintes.
L'importance du blindage des câbles d'enceintes
Les signaux audio électriques sont, sauf à écouter à très fort volume, d'une faible intensité. Ce signal est donc délicat et sujet aux perturbations radio. Ainsi, les meilleurs câbles d'enceintes intègrent un blindage — souvent un feuillard en aluminium — pour protéger les conducteurs en cuivre des interférences radio, générées par les appareils domestiques à proximité (téléviseurs, ordinateurs, box, etc.), ainsi que par leurs alimentations électriques.
Choisir la section des câbles d'enceintes
La surface de l'ensemble des brins qui forment chaque toron conducteur (+/-) est appelée section et exprimée en mm2. On trouve couramment des sections de 1,5 mm2, 2,5 mm2, 4 mm2 et 6 mm2. Plus la section est importante et plus on pourra écouter fort sans sensation de compression dynamique, notamment lorsque les enceintes sont très éloignées de l'ampli, ce qui est fréquemment le cas en home-cinéma avec les enceintes surround, ainsi qu'avec les enceintes encastrables. Si vous possédez des enceintes colonnes avec plusieurs grands haut-parleurs de grave (> 16 cm), un câble de 4 mm2 apportera un grave plus généreux et expansif. par ailleurs, il est possible de mixer différentes sections en bi-câblage ou en bi-amplification, ce que nous verrons plus loin.
Comment brancher ses câbles d'enceintes
Les câbles d'enceintes sont le plus souvent vendus à la coupe, au mètre linéaire. Pour les brancher, il convient donc de dénuder la gaine à chaque extrémité, sur environ 1 cm, puis de torsader les brins à la main. Il suffit ensuite de glisser le toron dans les borniers de l'ampli et de l'enceinte — en respectant la polarité indiquée — puis de le refermer. Si vous ne respectez pas la polarité de connexion, soit que vous inversez au niveau de l'amplificateur ou de l'enceinte, le plus et le moins, vous déphaserez complètement le signal électrique, avec à la clé une une scène sonore fantaisiste, où aucune voix, ni instrument ne sera à sa place. Vous devriez rapidement vous en rendre-compte à l'oreille. Ne vous inquiétez pas, amplificateur et enceinte ne craignent strictement rien.
Si vos enceintes sont équipées de borniers doubles, avec des cavaliers métalliques d'interconnexion, vous pouvez remplacer ceux-ci par de petits morceaux de câbles d'enceintes…
Astuce : si vos enceintes sont équipées de borniers doubles, avec des cavaliers métalliques d'interconnexion, vous pouvez remplacer ceux-ci par de petits morceaux de câbles d'enceintes. Le cuivre, même sur une courte distance, est meilleur conducteur que le fer.
Les câbles d'enceintes prémontés, une bonne idée
Certains câbles sont livrés avec des fiches bananes ou des fourches préinstallées, pour faciliter le raccordement et optimiser la surface de contact avec les borniers des amplis et des enceintes. Les câbles à fiches bananes sont très répandus et compatibles avec la plupart des borniers vissant. Soit une perforation existe dans le travers de l'axe de la vis du bornier, pour y glisser la banane (le diamètre est standard), soit la perforation est dissimulée par un cache au sommet du bouton à visser (capuchon rouge ou noir le plus souvent). Pour ôter ce capuchon, il vous faudra éventuellement utiliser un petit tournevis plat et faire levier. Certains câbles sont proposés avec des fourches, pour les borniers non perforés.
La bi-amplification, solution audiophile par excellence
La plupart des enceintes disposent de deux paires de borniers, afin d'alimenter séparément tweeter et haut-parleurs de graves. L'intérêt n'est pas mince : les basses fréquences requièrent énormément de puissance et leur consacrer un ampli puissant apporte beaucoup de fermeté et d'articulation aux sons graves. À l'opposé, les fréquences médium et aiguës profitent davantage des qualités d'un ampli doux et peu puissant, par exemple les modèles à tubes électroniques. Les deux paires de borniers sont par défaut interconnectées par des cavaliers en fer, pour mono-amplifier et câbler simplement les enceintes. Avec deux amplis, il faut impérativement ôter les cavaliers.
Le bi-câblage, l'astuce à expérimenter
Les borniers doubles des enceintes permettent aussi de les bi-câbler à partir d'un seul amplificateur. Les bénéfices sont moindres qu'avec la bi-amplification, mais cela permet de choisir des câbles aux propriétés différentes. Par exemple des câbles de forte section (4 mm2 et plus) pour le bornier basses fréquences et des câbles plaqués argent de plus petite section, pour le bornier hautes-fréquences. Vous pourrez ainsi modeler la signature sonore de vos enceintes.