Pourquoi choisir une enceinte colonne ?
L’enceinte colonne est un choix de raison pour qui souhaite profiter d’un son généreux et équilibré du grave à l’aigu. Son format allongé lui confère des performances supérieures dans les basses fréquences, en comparaison des enceintes compactes, ainsi qu’une restitution plus précise des trois registres grave, médium et aigu. La présence de trois à cinq haut-parleurs explique ces performances. En effet, le registre grave est confié à plusieurs haut-parleurs, chargés par un important volume d’air emprisonné dans l’enceinte. Le registre de fréquences médium est reproduit par un haut-parleur spécifique, tout comme le registre aigu.
Les enceintes colonnes établissent une scène sonore plus vaste et offrent une meilleure immersion dans la musique.
Un format idéal pour les grandes pièces de vie
Autre bonne raison d’opter pour des enceintes colonnes : la taille de votre pièce de vie. Les résonances naturelles d’une pièce peuvent atténuer de façon importante les basses fréquences, indispensables à la bonne restitution des instruments (piano, cordes, percussions…) et des voix. Choisir des enceintes colonnes, plutôt que compactes, est une garantie de profiter d’un son charpenté dans un grand salon ou une pièce dédiée.
Idéalement, laissez un bon mètre de distance entre l’enceinte colonne et les murs, afin de préserver la profondeur de la scène sonore. Quant à la distance entre les enceintes et le point d’écoute, comptez au moins 3 mètres et orientez légèrement les enceintes pour focaliser le son vers vous. Si vous souhaitez maximiser le rendement des basses fréquences, veillez à positionner vos enceintes près des angles de la pièce.
Haut-parleur de grave, de médium et d’aigu, pourquoi sont-ils différents ?
Cela ne vous aura sans doute pas échappé, les haut-parleurs de grave sont toujours de plus grand diamètre que les autres, et dans le cas des enceintes colonnes ils fonctionnent par paire ou triplette. Les basses fréquences sont les plus difficiles à reproduire pour une enceinte, car elles nécessitent une importante surface émissive pour mouvoir l’air. Ce phénomène est particulièrement marqué sous 100 Hz, et c’est d’ailleurs pour cela qu’il existe des caissons de basses travaillant sous cette fréquence. Le haut-parleur de graves dispose ainsi d’une grande et lourde membrane afin de mouvoir plus efficacement l’air.
À l’inverse, les haut-parleurs dédiés aux fréquences médium sont plus compacts, d’une part parce qu’ils ne sont pas censés produire de basses fréquences, et qu’ensuite la restitution précise des fréquences médium (voix humaines, percussions, cordes…) implique d’employer une membrane légère. Faute de quoi, la restitution serait imprécise. Quant aux haut-parleurs d’aigus, appelés tweeters, ils sont encore plus petits et dotés de membranes ultra-légères. Là encore, ce sont les lois de la physique qui imposent ces caractéristiques, puisqu’un tweeter doit pouvoir vibrer jusqu’à 20 000 fois par seconde (20 000 Hz), voire davantage.
Deux voies, trois voies, quatre… que cela signifie t-il ?
Puisque les haut-parleurs d’une enceinte colonne sont conçus pour reproduire certaines plages de fréquences, il n’est pas utile qu’ils reçoivent de l’amplificateur l’intégralité du signal audio. Le filtre électronique d’une enceinte sert précisément à découper le signal en bandes de fréquences et à les diriger vers le ou les haut-parleurs adaptés. Faire reproduire des fréquences aiguës à un haut-parleur de 20 cm n’a aucun intérêt (il n’y arriverait pas) et envoyer des basses fréquences à un tweeter l’endommagerait très vite.
On parle d’enceinte à deux voies lorsque le filtre découpe le signal audio en deux bandes. Lorsque c’est en 3 bandes, l’enceinte est dite à 3 voies, etc. En consultant nos fiches produits, vous rencontrerez parfois des enceintes dites à 2,5 ou 3,5 voies. Il s’agit en pratique d’enceintes à 2 ou 3 voies, dont l’un des haut-parleurs de graves est filtré différemment, de manière à reproduire les fréquences médium en plus des basses fréquences.
Le nombre de voies, pas proportionnel à la qualité de restitution
On aurait aimé vous dire que plus il y a de haut-parleurs et de voies et plus une enceinte est performante et musicale, mais il existe des enceintes colonne à 2 voies haut de gamme qui sonnent de façon exceptionnelle. Par ailleurs, multiplier les haut-parleurs/voies implique de développer un filtre électronique sophistiqué. Or plus il y a de composants et plus le signal audio transmis est altéré par le filtre. Il faut donc une très solide expertise pour développer une enceinte multivoie.
On peut toutefois énoncer une règle : plus il y a de haut-parleurs et plus l’amplificateur associé doit être puissant et de qualité, afin de profiter pleinement du potentiel des enceintes. À défaut, le son manquera de relief et le plaisir d’écoute sera moindre.
Charge bass-reflex, close, passive... que faut-il savoir ?
Les enceintes colonnes emprisonnent une grande quantité d’air pour le fonctionnement de leurs haut-parleurs de graves. On appelle cela la charge de l’enceinte. Cette charge peut-être close, ce qui signifie que l’air est totalement emprisonné derrière les haut-parleurs. La charge close présente l’avantage d’un excellent régime transitoire (capacité à changer de fréquence rapidement) mais son rendement dans les très basses fréquences est moyen.
La charge bass reflex
La charge bass-reflex corrige ce défaut. C’est la plus répandue dans les enceintes colonne. En pratique, un évent résonateur débouchant hors de l’enceinte, résonne à une fréquence bien déterminée, pour augmenter le rendement de l’enceinte dans les tréfonds du spectre audio. Pour la petite histoire, c’est la marque française Elipson qui a réalisé les premières enceintes à résonateur. Le petit défaut du bass-reflex est qu’il induit un retard de diffusion à la fréquence cible et que le grave peut sembler « traînant », si l’amplificateur associé manque de nerf.
La charge passive
Les enceintes colonne à charge passive associent aux haut-parleurs de graves des haut-parleurs passifs (sans aimant, ni bobine). Cette technique permet de limiter la taille des enceintes, car les haut-parleurs passifs apportent un volume d’air virtuel et permettent d’atteindre de très basses fréquences. On retrouve d’ailleurs cette technologie dans nombre de barres de son et d’enceintes Bluetooth. Le haut-parleur passif résonne comme l’évent bass-reflex au gré des vibrations transmises par le ou les haut-parleurs actifs. Autrement dit, ce sont les actifs qui entraînent les passifs, ce qui ne manque pas de générer un peu de ‘traînage’. Mais la générosité des basses fréquences est très séduisante.
La ligne acoustique
Plus confidentielle, la charge par ligne acoustique s’appuie sur un ‘labyrinthe’ interne, dans lequel les basses fréquences s’amplifient mécaniquement avant de quitter l’enceinte par un évent. Ce procédé, utilisé notamment dans certaines enceintes du fabricant français Jean-Marie Reynaud, ne présente qu’un infime retard dans la restitution des basses fréquences, peu importe l’ampli associé. Ces enceintes sont idéales pour la haute-fidélité.
Les pavillons acoustiques, le son à l’américaine
En parcourant la catégorie des enceintes colonnes, vous rencontrerez parfois des enceintes flanquées d’un petit pavillon frontal, au fond duquel se trouve un tweeter. C’est la solution retenue par Klipsch depuis 80 ans maintenant, pour restituer les fréquences médium et aiguës. Le pavillon, tel un porte-voix, amplifie mécaniquement les fréquences médium, ce qui permet d’utiliser la membrane ultra-légère et hyper-réactive d’un simple tweeter hors de sa plage de travail habituelle. Les résultats sont surprenants, redoutablement agréables en home-cinéma où des détails insoupçonnés parviennent aux oreilles. Certains utilisateurs reprochent une directivité un peu trop étroite aux enceintes à pavillons. D’autres tombent sous le charme.
Les haut-parleurs coaxiaux, spécialité franco-anglaise
Certains fabricants français (Elipson, Cabasse) et britanniques (KEF, Tannoy) se sont fait une spécialité du haut-parleur coaxial, qui se trouve être un haut-parleur à 2 voies avec deux transducteurs imbriqués. En pratique, une membrane circulaire produit les fréquences basses et médium basses, tandis qu’un tweeter installé en son centre, diffuse le reste des fréquences médium et les aiguës. Les deux transducteurs partagent le même axe de diffusion, d’où le terme coaxial. Les bénéfices des enceintes colonne à haut-parleurs coaxiaux reposent sur une diffusion très homogène du son et une excellente focalisation.
Interpréter les spécifications techniques d’une enceinte colonne
Impédance, sensibilité, puissance admissible en continu, en crête, ces paramètres nécessitent quelques explications pour que vous puissiez choisir vos enceintes colonnes.
La réponse en fréquences
Exprimée en Hertz (Hz), elle indique la largeur du spectre audio reproduit par une enceinte. Toutes les enceintes sont capables de monter si haut en fréquence qu’elles dépassent nos capacités auditives. En revanche, toutes ne peuvent descendre très bas et produire des sons très graves. La valeur à surveiller est donc la première, exprimée en Hz. Pour qu’une enceinte produise un grave plaisant et généreux, il faut qu’elle descende sous 60 Hz.
L’impédance d’une enceinte
L’impédance est la résistance électrique d’une enceinte au courant transmis par l’amplificateur. Elle est exprimée en Ohms et à la fréquence normalisée de 1 kHz (médium). La plupart des enceintes acoustiques ont une impédance de 4 ou 8 Ohms. Il est donc important de vérifier que votre amplificateur hi-fi ou home-cinéma dispose bien d’une sortie pour enceintes compatible 4 ou 8 Ohms.
La sensibilité d’une enceinte
La sensibilité d’une enceinte, exprimée en décibels (dB) indique le volume sonore produit avec une puissance injectée de 1 Watt et mesurée à 1 mètre de distance. On considère qu’une enceinte possède une sensibilité élevée lorsqu’elle produit plus de 90 dB pour 1 W / 1 m. Pour donner un ordre d’idée, cette intensité sonore est celle d’un chien qui aboie. Évidemment, une enceinte très sensible peut jouer au murmure, tout ampli étant capable de transmettre de très faibles puissances.
Bon à savoir : une enceinte très sensible (> 95 dB /W/m) peut être associée à un ampli peu puissant, par exemple un ampli à tubes.
La puissance admissible d’une enceinte
Une enceinte ne peut accepter qu’une certaine quantité de courant, au-delà de laquelle ses haut-parleurs sont susceptibles de s’endommager (fonte des bobines, déchirement des suspensions de membranes). La puissance admissible est exprimée en Watts, de façon continue et en crête. La valeur en crête est généralement 2 à 3 fois supérieure à la valeur en continu, mais ne peut être supportée qu’une poignée de secondes. Ne vous inquiétez pas, avec seulement 5 Watts injectés dans chaque enceinte, on obtient un volume de plus de 100 dB, ce qui permet d’écouter vraiment fort.
Quel amplificateur pour mes enceintes ?
Si avec seulement quelques Watts, on peut faire jouer très fort des enceintes colonnes, à quoi sert d’utiliser un amplificateur de 2x100 W ? En réalité, la puissance d’un amplificateur n’est qu’un indicateur de son comportement dynamique et de sa capacité à gérer les variations de l’impédance de l’enceinte (sa résistance au courant électrique). Car l’impédance varie avec la fréquence et il n’est pas rare qu’une enceinte réclame dans les basses fréquence 5 à 10 fois plus de courant. Un amplificateur très puissant (2x80 W et plus) n’aura aucun mal à répondre aux sollicitations de l’enceinte, tandis qu’un modèle peu puissant produira un son moins dynamique et précis.
De bons câbles améliorent la restitution
Les câbles entre l’amplificateur et les enceintes sont toujours de grande longueur, a minima de 2 m, souvent de plus de 5 m chacun. De fait, le signal transmis est dégradé et susceptible d’être perturbé par les appareils électroniques environnants (ordinateur, box, etc.). Nous vous conseillons donc de faire l’acquisition de câbles en cuivre de bonne qualité, de section adaptée et idéalement blindés. Vous serez surpris par le gain qualitatif.
Les bénéfices du bi-câblage ou de la bi-amplification
La plupart des enceintes colonnes disposent d’un double bornier de raccordement à l’amplificateur. En pratique, le bornier du bas alimente les haut-parleurs de graves (LF, Low Frequencies) et celui du haut, les haut-parleurs de médium et d'aigus (HF, High Frequencies). Par défaut, les borniers sont reliés par des cavaliers métalliques pour n’utiliser qu’une paire de câbles. En retirant ce cavalier, on peut utiliser deux paires de câbles, par exemple de différentes sections ou types : du cuivre de 4 mm2 pour la section LF et du cuivre de 2,5 mm2 avec plaquage argent pour la section HF. La restitution change alors de manière évidente.
Le double bornier permet également de bi-amplifier l’enceinte. Pour cela, vous devrez disposer d’un amplificateur hi-fi ou home-cinéma avec des sorties RCA pre out, auxquelles vous connecterez un second amplificateur. La bi-amplification est particulièrement bénéfique aux grandes enceintes colonne, équipées de larges haut-parleurs de grave et d’un fort volume de charge.