Bien comprendre pour bien choisir son ampli home-cinéma
L'arrivée de l'amplificateur home-cinéma a révolutionné la façon de regarder les films ou les séries à la maison. En 15 ans, ces appareils ont énormément évolué au point de devenir le cœur même de toute configuration, même les plus simple avec seulement une paire d'enceintes. De plus en plus fonctionnel l'amplificateur AV ne sert pas seulement à alimenter vos enceintes dans le salon. Il offre dorénavant des possibilités multimédias et réseaux complètes avec l'accès à des services de musique à la demande en tous genre, de la correction acoustique automatique, du traitement vidéo digne de véritables matériels professionnels, du contrôle domotique, du pilotage à la voix et bien entendu, du contrôle simplifié depuis des applications mobiles de contrôle.
Ces machines savent faire tellement de choses qu'il n'est pas forcément évident de décrypter tous les termes qui peuvent sembler barbares à la lecture d'une fiche produit. Nous allons tenter de vos apporter quelques éclaircissements.
Combien d'enceintes sur mon amplificateur HC ?
À l'origine, l'amplificateur home-cinéma se distingue de son homologue l'ampli Hi-Fi par des possibilités de configuration multicanal pour se rapprocher le plus possible du spectacle sonore proposé dans les salles de cinéma et ainsi de ce que le réalisateur a voulu proposer. Si nous sommes passés par diverses évolutions (2.1, 3.1, 5.1, 7.1, 9.1, et parfois même 11.2), la configuration 5.1 reste largement la plus utilisée.
L'idée première est donc de permettre la reproduction des voix sur un canal séparé qui alimente une enceinte centrale pour des dialogues plus clairs. Les ambiances et musiques de films sont confiées à deux autres canaux qui alimentent des enceintes frontales (parfois appelées "enceintes principales", et les effets spéciaux, pour une immersion totale, sont reproduits par les enceintes situées à l'arrière (appelées enceintes surround). Pour amener plus de percussion, d'ampleur et des scènes d'action plus spectaculaires, on trouve également un canal LFE (Low-Frequency Effects) qui redirige tous les extrêmes graves sur un caisson de basse (une enceinte spéciale qui ne sert qu'à faire des basses fréquences).
Attention tout de même, car le canal LFE ne se limite pas à reproduire les graves des autres canaux, mais dispose d'un canal indépendant. Toutefois, sans caisson de grave, les amplificateurs home-cinéma sont tout de même capables de redistribuer les informations du canal LFE sur les autres enceintes. De même, si vous ne disposez que de deux enceintes, voir même trois (frontales + centrale), les amplificateurs sont également capables de reproduire toutes les informations de la bande sonore sur ces enceintes. C'est ce que l'on appelle le downmix. Et inversement, il est également possible de reproduire des bandes son stéréo en 5.1, voir même 7.1, 9.1 ou 11.2 grâce à de puissants modes DSP comme le Dolby Prologic, l'Audyssey DSX, et le DTS-Neo, voir même quelques DSP propriétaires comme le Logic7 chez Harman Kardon ou les divers DSP Virtual Cinema sur les amplificateurs home-cinéma Yamaha.
Et le Dolby Atmos, c'est quoi ?
Depuis quelques années, l'industrie cinématographique a introduit le concept d'objet sonore permettant de profiter de nouveaux canaux d'effets verticaux. Même si tous les types d'installations en profite, l'Atmos de Dolby (ou le DTS-X qui fonctionne de la même manière) permet d'ajouter des enceintes dédiées à ces nouveaux canaux, que l'on peut placer dans le plafond au-dessus de la zone d'écoute pour une immersion encore plus spectaculaire. L'arrivée de ces nouveaux canaux rajoute un .x à la fin des habituels 5.1, 7.2...
Coté matos, le Dolby Atmos nécessite une ou deux paires d'enceintes dédiées, en plus du pack d'enceintes home-cinéma habituel 5.1, 7.1 voire 9.1 :
Pour 1 paire d'enceintes Dolby Atmos, nous parlons alors d'un système 5.1.2, 7.1.2 ou 9.1.2,
Pour 2 paires d'enceintes Dolby Atmos, nous parlons d'un système 5.1.4 ou 7.1.4.
Vous l'avez compris, le ".2" et le ".4" représentent le nombre d'enceintes Dolby Atmos.
L'ampli home-cinéma au cœur de votre système
Avec l'évolution de la connectique numérique, et surtout la démocratisation des connecteurs HDMI, l'amplificateur est devenu le cœur de tout système home-cinéma. C'est par lui que tout transite ! De nos jours, on trouve des modèles équipés de nombreuses entrées et sorties coaxiales, optiques et bien-sûr HDMI (jusqu'à 8 entrées et 3 sorties sur certains modèles), ceci afin de pouvoir relier tous les appareils de la maison : lecteur Blu-ray ou DVD, box TV, décodeur satellite, console de jeux, caméscope, lecteur multimédia HD, tablette, smartphone, etc... En revanche, la connectique analogique tend à disparaître de plus en plus, mais il reste tout de même quelques amplificateurs dotés d'entrées et sorties YUV composantes, composites vidéo et évidemment d'entrées RCA, ceci afin de connecter un DAC externe, un lecteur CD, un magnétoscope, un vieux caméscope, une vieille console de jeux, un ancien téléviseur ou vidéoprojecteur, ou une platine vinyle.
Évidemment, le fait de tout relier à l'amplificateur va permettre de profiter d'une excellente qualité audio multicanal avec tous les appareils. En toute logique, ces amplificateurs se devaient également de traiter les signaux vidéo, soit en passthrough (c'est-à-dire que le signal vidéo ne fait que traverser l'appareil), soit en profitant d'un traitement vidéo plus ou moins élaboré en fonction des modèles. Les processeurs vidéo ont énormément évolué au fil du temps au point de devenir de véritables petits scalers intégrés avec des possibilités d'upscaling 1080p et Ultra HD 4K / 8K, de puissants désentrelacements, des filtres paramétrables d'améliorations de l'image pour accentuer les détails, les contours, les couleurs, réduire le bruit vidéo que ce soit sur le Blu-ray, le DVD ou toute vidéo compressée.
Si quelques fabricants développent leurs propres algorithmes, comme Yamaha, certains utilisent des processeurs vidéo très réputés comme des HQV, Marvel Qdeo ou Silicon Image capables de traiter des flux 1080p, 4K, 8K et la 3D. On trouve même certains amplificateurs certifiés ISF, c'est à dire doté de possibilités de calibration vidéo très avancées pour corriger les couleurs, la luminosité, le contraste et les teintes.
Des amplis home-cinéma connectés et multimédia
C'est évidemment la grande tendance de ces dernières années, surtout avec l'apparition des tablettes et smartphones. Dorénavant, pratiquement tous les amplificateurs home-cinéma sont dotés d'un port Ethernet et du WiFi avec des possibilités réseaux plus ou moins évoluées. Encore une fois, grâce à des compatibilités DLNA, UPnP, Samba, AirPlay, Airplay 2, Chromecast, Wi-Fi, Bluetooth, ou bien avec la possibilité de connecter tablettes et smartphones via USB, l'amplificateur va centraliser tous les appareils connectés de la maison !
Le but principal est évidemment de pouvoir lire ses musiques, qu'elles soient stockées sur un ordinateur, un NAS, un smartphone ou une tablette, avec l'affichage des pochettes et des tags, ou tout simplement en connectant une clé USB ou un disque dur au port USB de l'amplificateur. Mais on peut aussi accéder à des milliers de Webradios via des bases de données comme vTuner, à des services de musiques à la demande comme Spotify, Tuneln, Aupeo, MP3Tunes, Simpfy, contrôler l'amplificateur depuis des applications, brancher sa tablette ou son smartphone au port USB pour diffuser de la musique, des vidéos ou même recharger son mobile.
Certains amplis sont également entièrement pilotables et configurables à distance. Mieux encore, il est parfois possible d'accéder à ses photos et même à ses vidéos.
La calibration automatique par microphone
Évidemment, pour profiter pleinement de son amplificateur, et donc de son système home-cinéma, la mise en œuvre est très importante. En effet, l'acoustique de la pièce et le placement des enceintes sont des éléments primordiaux pour la qualité de la restitution audio. Malheureusement, nos salons proposent en général une acoustique assez difficile (carrelage, baies vitrées, table basse en verre, pièce asymétrique, ou ouverte sur d'autres pièces). Pour pallier à cela, tous les amplificateurs home-cinéma sont livrés avec un micro que vous n'aurez qu'à brancher en face avant de l'appareil pour déclencher la calibration automatique. Cette calibration permet également à l'amplificateur de savoir à combien d'enceintes il est branché. Que vous ayez 2 à 11 enceintes, cette phase lui permet de s'adapter parfaitement à votre configuration sans que cela nécessite que vous interveniez dans les réglages.
Faute de pouvoir profiter d'une salle dédiée entièrement traitée, et donc d'une correction acoustique passive, divers fabricants (ou même des sociétés indépendantes) ont mis au point des calibrations automatiques par microphone pour faciliter l'installation de votre configuration. C'est ce que l'on appelle des corrections acoustiques actives. La plus populaire est sans doute l'Audyssey et ses diverses déclinaisons (2EQ, MultEQ, MultEQ XT, MultEQ XT32 et la version la plus aboutie, vendue en option sur les amplificateurs compatibles, l'Audyssey Pro), mais plusieurs fabricants d'amplificateurs ont développé leur propre calibration automatique comme Yamaha avec son YPAO, Pioneer et son MCACC, Anthem et son système ARC ultra performant. Le but est évidemment de proposer la meilleure expérience audio depuis les positions d'écoutes des spectateurs pour une immersion totale dans le film en corrigeant toutes les influences négatives de l'acoustique de votre pièce. N'hésitez pas à opter pour une calibration automatique qui offrira d'excellents résultats !
Comment choisir son ampli home-cinéma ?
Malheureusement, il est difficile de répondre objectivement à cette question. Nous avons tous des goûts différents, des attentes différentes et surtout des utilités et besoins en puissance différents. Certains vont privilégier les fonctionnalités, la facilité d'intégration, le design, d'autres auront une utilisation essentiellement cinéma, d'autres recherchent un amplificateur pouvant être aussi performant en home-cinéma qu'en HiFi. La question de la simplicité d'utilisation est également à prendre en compte si vous souhaitez que tous les membres de la famille puisse l'utiliser sans qu'ils aient à vous appeler et vous déranger au milieu de votre réunion de travail.
Bien choisir son ampli home-cinéma, c'est avant tout se poser les bonnes questions :
- Combien d'enceintes seront positionnées dans ma pièce ?
- Quelle puissance va être nécessaire pour mes enceintes et mon caisson ?
- Mon installation va-t-elle évoluer avec le temps ?
- Combien d'appareils vont être reliés à mon ampli ? Avec quelles connectiques ?
- Vers combien de diffuseurs (écran-plat, vidéoprojecteur) doit sortir mon ampli ?
- Quelles fonctionnalités multimédia m'intéressent ? Ai-je besoin d'une connexion sans-fil ?
- Mon amplificateur va-t-il aussi me servir pour de la haute-fidélité ?
- Devra-t-il être compatible avec les normes 4K Ultra HD ou même la 8K ?
- Doit-il améliorer mon image ? (traitements vidéo et upscaling de mes vieux DVD)
- Quel budget suis-je prêt à mettre dans mon ampli AV ?
- Ai-je besoin d'une utilisation simple pour toute la famille ?
- Mon amplificateur va-t-il plaire à ma femme ?
Une fois que vous aurez enfin les réponses à ces questions, il ne vous restera plus qu'à vous faire plaisir. Les choix sont très nombreux et il sera difficile de ne pas trouver son bonheur.
On trouve des modèles dits "grand public", proposés par des fabricants comme Denon, Onkyo, Yamaha, Marantz ou Sony. Ces amplis home-cinéma sont, en général, capables de tout faire ou presque, avec des possibilités multimédias, réseau, liaisons sans-fil, un traitement vidéo et la calibration automatique. Le but recherché est souvent le rapport qualité/prix, le design, la simplicité, la discrétion ou la facilité d'intégration, avec le meilleur facteur "WAF" (Woman Acceptance Factor) possible.
Mais on trouve aussi des modèles plus haut-de-gamme, souvent proposés par de grands fabricants d'amplificateurs hi-fi comme NAD, Cambridge Audio, Arcam ou Anthem (entre autres). Ici, la qualité de décodage et d'amplification et la puissance ont été le principal objectif. Ce sont souvent des modèles imposants, lourds, avec des châssis costauds et de grosses alimentations linéaires. Très peu de fioritures, on se concentre sur l'essentiel : la qualité audio pour une utilisation 50% home cinéma et 50 % musicale. Cependant, ces fabricants proposent également, eux aussi, des fonctionnalités réseau et une interaction avec les tablettes et smartphones.
Le choix d'un préampli home-cinéma
Pour quelle raison certains se tournent vers un pré-amplificateur home-cinéma et pas simplement un amplificateur home-cinéma classique que l'on appelle un "intégré" ? Tout simplement parce qu'ils ont en général de grosses enceintes gourmandes en énergie et qu'ils souhaitent pouvoir ajouter derrière leur préampli home-cinéma autant de blocs de puissance qu'ils souhaitent.
Un pré-ampli HC dispose de toutes les fonctionnalités d'un ampli HC intégré mais sans avoir la partie puissance qui sera déléguée à un ou plusieurs amplis de puissance. Cela permet aussi d'avoir une installation évolutive dans le temps.
Pour conclure
Pour tous grands passionnés de cinéma, l'amplificateur A/V est devenu incontournable ! Il a tout simplement révolutionné l'expérience cinéma à domicile avec un son qui vous enveloppe de toute part, des dialogues soutenus et parfaitement intelligibles, des graves démentiels qui vous plongent au cœur de l'action, des musiques de film totalement envoutantes.
Traitement vidéo, switch HDMI, centralisation de tous les appareils de la maison, tuner radio, webradios, lecture audio en réseau, services de musique à la demande, diaporamas photos, gestion des petites enceintes compactes ou des grosses enceintes colonnes, l'amplificateur home-cinéma est devenu le cœur même de toutes configurations home-cinéma. La qualité audio est tout aussi importante que la qualité d'image et lorsque vous avez goûté à une configuration "multicanal", l'immersion dans le film est tellement intense qu'il parait impossible de revenir à une simple écoute stéréo (juste 2 enceintes).
De nos jours, on trouve des amplis 5.1 connectés vraiment pas chers et très complets, dotés de la calibration automatique par microphone, et capables de décoder des formats audio HD comme le DTS-HD Master Audio ou encore le Dolby TrueHD. Il serait vraiment dommage de s'en priver !