Pourquoi utiliser un ampli de puissance ?
L'amplificateur de puissance peut être utilisé dans plusieurs cas de figure. Si vous possédez un préamplificateur stéréo ou multicanal, son association est naturelle, puisqu'il est indispensable pour générer la puissance nécessaire à l'alimentation des enceintes. Ce n'est toutefois pas le seul cas de figure où un bloc de puissance peut être utilisé. Certains amplis intégrés hi-fi disposent de sorties pré-out RCA, qui permettent de n'utiliser que leur section préamplificateur, pour confier à un ampli de puissance l'alimentation des enceintes. C'est également le cas des amplificateurs home-cinéma équipés de sorties pré-out.
Opter pour un couple préamplificateur / amplificateur de puissance, plutôt que pour un appareil tout-en-un présente un intérêt qualitatif majeur. En effet, chaque appareil dispose de sa propre alimentation — qui n'est plus partagée — ce qui place les sections “pre” et “amp” dans une configuration optimale.
Doubler la puissance en un instant
La plupart des amplis de puissance peuvent être « bridgés » (pontés). Par le biais d'un interrupteur, il est possible d'utiliser deux jeux de borniers pour alimenter une seule enceinte, avec pour bénéfice un doublement de la puissance. Un ampli de 2x100 W peut donc, en mode bridge, délivrer 1x200 W. Attention, il est indispensable d'activer le mode bridge, avant de connecter les câbles à la même enceinte.
Il est possible d'utiliser deux jeux de borniers pour alimenter une seule enceinte, avec pour bénéfice un doublement de la puissance
Interpréter la puissance des amplis
La puissance d'un amplificateur varie en fonction de l'impédance des enceintes : selon la résistance électrique des haut-parleurs, l'amplificateur délivre automatiquement plus ou moins de courant. Plus l'impédance est faible et plus la puissance délivrée est en théorie importante. En théorie seulement, car certains amplis ne sont pas taillés pour les faibles charges d'impédance. Si tous sont conçus pour fonctionner avec des enceintes d'une impédance de 8 Ohms, ce n'est pas le cas des enceintes dont l'impédance est de 4 Ohms. Il y a un moyen simple de le vérifier : la puissance exprimée sous 8 Ohms doit doubler sous 4 Ohms. Ainsi, un ampli costaud doit pouvoir délivrer 100 W sous 8 Ohms et 200 W sous 4 Ohms, tandis qu'un modèle plus poussif sortira 150 W sous 4 Ohms. Si vous envisagez d'écouter à fort volume, cet aspect est essentiel.
L'importance de la capacité de filtrage
Autre paramètre important, la capacité de filtrage d'un amplificateur, exprimée en microfarads (μF), impacte directement sa musicalité. Pour bien comprendre, il faut savoir que le courant issu de l'alimentation est régulé par un jeu de condensateurs. Ces derniers filtrent le courant et constituent une réserve instantanée pour répondre instantanément aux fortes sollicitations de l'étage de puissance. C'est notamment le cas lorsque le signal audio s'intensifie brutalement et/ou que l'impédance des enceintes est faible sur la plage de fréquences concernées. La capacité des condensateurs varie généralement entre 10 000 pour les amplis de faible puissance, et 100 000 μF pour les amplis les plus performants. Si vous écoutez fort ou possédez des enceintes exigeantes (enceintes colonnes à plusieurs grands haut-parleurs, enceintes compactes de faible sensibilité), choisir un ampli avec une grosse capacité de filtrage est conseillé.
Comprendre la classe des amplis
Les amplificateurs de puissance, tout comme les amplificateurs intégrés, possèdent des architectures ou classes différentes. Ces classes sont désignées par une lettre de l'alphabet : A, B ou D par exemple.
- La classe A est la plus ancienne et désigne les amplificateurs dont les transistors fonctionnent toujours au maximum de leurs possibilités, peu importe l'intensité du signal audio qui leur est soumis. De fait, les amplis de classe A sont les plus gros consommateurs de courant, mais aussi souvent ceux qui offrent le son le plus chaleureux, car leur temps de réaction (montée) est très court.
- La classe B, inventée après la A pour économiser de l'énergie, implique des transistors fonctionnant 50 % du temps. Elle n'est quasiment jamais utilisée en hi-fi en raison d'une musicalité trop faible.
- La classe AB, très répandue, combine les classes A et B et implique des transistors dont le rendement est à mi-chemin entre la classe A et la classe B. Ces amplis sont musicaux et permettent d'atteindre des puissances plus élevées, sans nécessiter de dissipation thermique excessive.
- La classe D, également très répandue, offre le meilleur rendement électrique et une très forte marge dynamique. Son fonctionnement repose sur une conversion en impulsions électriques du signal entrant, lesquelles sont ensuite modulées en puissance avant d'être filtrées dans l'étage de puissance. Une sorte d'échantillonnage donc, qui fait parfois dire — à tort — que les amplis de classe D sont numériques. Les amplis de classe D permettent d'obtenir de très fortes puissances
Entrées RCA ou XLR ?
Certains amplificateurs de puissance sont équipés d'une double connectique en entrée, aux formats RCA (conventionnel) et XLR. La liaison XLR avec un préamplificateur est de qualité supérieure, car elle offre un rapport signal /bruit bien meilleur. Cependant, la liaison XLR n'a d'intérêt que si au moins une source est connectée au préamplificateur par le biais de câbles XLR. Si vos sources sont branchées avec des câbles RCA, une liaison XLR entre préampli et ampli que peu d'intérêt.