Pourquoi utiliser un préamplificateur ?
Le préamplificateur est un maillon essentiel dans la transmission du signal audio aux enceintes acoustiques — et probablement le plus important. Car si l'amplificateur et sa puissance focalisent souvent l'attention, les qualités du préamplificateur sont primordiales et affectent bien plus largement le son diffusé.
Le rôle du préampli est d'ajuster le volume du signal audio des sources qui lui sont connectées (lecteur optique, media center, platine vinyle…), qu'il transmet à l'amplificateur de puissance. De prime abord, rien de bien compliqué. Et pourtant, la tâche est bien plus ardue qu'il n'y paraît.
Pour bien comprendre, il faut savoir que l'amplificateur de puissance applique un gain fixe au signal entrant, et que si on y connecte directement une source, le volume sonore produit par les enceintes est excessivement élevé pour une écoute domestique (environ 90 dB à 1 m). L'emploi d'un préamplificateur est donc nécessaire et son rôle consiste, la plupart du temps, à atténuer le signal provenant de la source, pour permettre une écoute à volume raisonnable.
Cette atténuation est complexe à réaliser, car elle est appliquée à un signal de très faible tension. En effet, la plupart des sources (lecteurs CD, lecteur Blu-ray, DAC Hi-Fi…) ont un niveau de sortie compris entre 1 et 2 Volts, soit peu ou prou la tension d'une pile AA. Un préamplificateur a donc la lourde tâche de réduire fortement une tension déjà très basse, tout en préservant la marge dynamique du signal audio et ses micro-détails.
Les deux familles de préamplis
Il existe deux grandes familles de préamplis : ceux développés pour traiter exclusivement les signaux analogiques et ceux intégrant un DAC (convertisseur numérique-analogique), pour prendre en charge les signaux numériques issus des lecteurs CD, Blu-ray ou encore des ordinateurs.
Les préamplis analogiques
De conception minimaliste pour préserver l'intégrité du signal audio, les préamplis purement analogiques peuvent prendre en charge le son de toutes les sources hi-fi : platine vinyle, lecteur CD, DAC, etc. Dès le cœur de gamme, les fabricants équipent souvent leurs appareils de composants électroniques spécifiquement conçus pour les applications audio, à l'image d'Atoll par exemple. Plus rarement, certains préamplis troquent les transistors pour des tubes électroniques. Ceux-là sont considérés par les audiophiles comme les plus naturels à l'écoute.
Les préamplis analogiques et numériques
Ils embarquent un convertisseur numérique-analogique (DAC) pour prendre eux-mêmes en charge la conversion des signaux numériques. Dans ce cas, l'intérêt est d'exploiter la solide alimentation du préamplificateur, ainsi que ses composants de sorties audiophiles. Concrètement, un lecteur CD d'entrée de gamme équipé d'une sortie numérique verra ses performances transcendées si ses flux numériques sont confiés à un préamplificateur hi-fi avec DAC. Néanmoins, la conception de ces préamplis est plus complexe, car les circuits numériques doivent être solidement isolés pour ne pas perturber le fonctionnement des autres composants. Ils sont naturellement plus onéreux.
Les spécifications techniques à prendre en compte
Les fabricants communiquent différentes caractéristiques qui peuvent aider à choisir un préamplificateur. Si la réponse en fréquence n'est pas un critère sensible, la distorsion harmonique est un point important. Comme expliqué plus haut, c'est un signal de très faible tension qui est traité et des circuits présentant une distorsion minimale préservent davantage la musicalité. La capacité de filtrage de l'alimentation — autrement dit la taille de ses condensateurs — lorsqu'elle est communiquée, témoigne du comportement dynamique du préamplificateur. Plus cette valeur, exprimée en microfarads (uF) est élevée et plus l'appareil est musical.
Quelle connectique pour un préampli ?
Certains préamplificateurs offrent plusieurs types de liaisons analogiques avec les sources et vers l'amplificateur de puissance. Pour les signaux analogiques, les connecteurs RCA sont les plus courants. Il arrive toutefois que des prises XLR, qui offrent une marge dynamique supérieure, soient présentes en entrée et sortie. Pour en profiter, toute la chaîne doit être connectée en XLR (source, préampli et ampli).
Pour profiter pleinement des connecteurs XLR d'un préampli, il faut que toute la chaîne soit connectée en XLR (source, préampli et ampli)
Les liaisons numériques entre les sources et le préamplificateur peuvent être mises en œuvre de différentes manières. La liaison optique par connecteur Toslink présente l'avantage de maintenir une isolation électrique entre la source et le préampli, mais elle est qualitativement la moins bonne (possibles erreurs de conversion électrique-lumineuse). Mieux vaut lui préférer une liaison RCA S/PDIF, qui conserve les signaux numériques dans leur forme électrique. Les liaisons numériques aux formats AES/EBU ou HDMI I2S constituent les meilleures options de transport audio numérique, mais sont réservées aux appareils haut de gamme.
La bi ou tri-amplification avec un préamplificateur
Si vous possédez des enceintes équipées chacune de plusieurs paires de borniers, pour alimenter séparément la section basses fréquences et la section hautes fréquences, et que vous souhaitez en profiter au mieux, nous vous conseillons d'opter pour un préampli hi-fi avec plusieurs sorties pré-out. Ainsi, vous pourrez utiliser un amplificateur de puissance pour les basses fréquences et un second pour les hautes.