Amplificateurs hi-fi stéréo : la musicalité par excellence
L’amplificateur hi-fi stéréo a fait sa révolution en quelques années. Au départ 100 % analogique, il est désormais capable de traiter les musiques numériques et même — moyennant abonnement — de streamer des millions d’albums depuis Apple Music, Spotify, Deezer, Qobuz ou Tidal. Pour autant, tous les fabricants d’amplis ne sont pas passés au numérique et certains continuent à proposer des modèles taillés pour l’écoute des disques vinyle. Quel modèle choisir ? Quelle puissance est recommandée pour votre utilisation et vos enceintes ? De quelle connectique aurez-vous besoin ? Qu’est-ce qu’un ampli hi-fi connecté ? Voici ce qu’il faut savoir.
Comment fonctionne un amplificateur hi-fi ?
Un ampli hi-fi est un appareil électronique deux-en-un, avec une section de pré-amplification associée à un étage de sortie, qu’on appelle couramment l’amplification. Le rôle du préamplificateur intégré est essentiel, puisqu’il sert à diminuer ou augmenter le gain du signal source — platine, baladeur, DAC — en fonction du volume décidé par l’utilisateur avec le potentiomètre. Le signal ainsi modulé est transmis aux transistors de puissance, qui y appliquent un gain de tension et l’envoient aux enceintes.
Un ampli très puissant présente de sérieux atouts comparativement à un modèle de puissance modeste
Les différentes classes d’amplification
Vous le verrez en découvrant nos fiches, la plupart des amplificateurs hi-fi appartiennent aux classes de fonctionnement AB ou D. La classe AB distille en général un son moelleux et chaleureux, tandis que la classe D — de conception récente — délivre un son plus dynamique, tout en consommant moins de courant électrique. Les amplis de classe AB ont souvent des gabarits imposants, tandis que les amplis de classe D, dont l’alimentation spécifique est ultra-compacte, présentent des formats plus atypiques, voire carrément design. Bon à savoir, D ne signifie pas digital : c’est simplement la quatrième lettre de l’alphabet, car il s’agit de la quatrième classe d’amplification inventée.
De quelle puissance ai-je besoin ?
En préalable, sachez qu’un petit Watt injecté dans une enceinte produit en moyenne un volume sonore proche de 90 dB, mesuré à un mètre. C’est d’ailleurs avec ce protocole qu’on mesure la sensibilité des enceintes. Ces 90 dB équivalent au bruit de la circulation sur un grand boulevard. C’est donc beaucoup, sinon énorme, dans le cadre d’une écoute domestique. Certes, vous n’écouterez pas la musique à un mètre de vos enceintes, mais certainement à 4 ou 5 mètres, et dans ce cas l’intensité sonore au point d’écoute sera ramenée à 80 dB environ, soit le niveau d’un aspirateur.
Autrement dit, vous n’aurez que rarement — voire jamais — besoin de toute la puissance d’un amplificateur hi-fi. Toutefois, un ampli très puissant présente de sérieux atouts comparativement à un modèle de puissance modeste. Tout d’abord, il est plus musical, car équipé de composants électroniques surdimensionnés (alimentation, transistors), capables de réagir plus promptement aux variations du signal audio. Par ailleurs, ces composants sont moins sujets aux perturbations liées à la résistance électrique des enceintes — l’impédance — ce qui assure à l’ampli plus de linéarité.
Pour une expérience proche du son live
Si vous envisagez d’écouter très fort, nous vous recommandons un amplificateur capable de délivrer 2x150 W ou plus. En optant pour une puissance moindre, la balance tonale perdrait son équilibre, avec un registre grave décharné et des hautes fréquences moins fluides, voire un son franchement projeté. Par ailleurs, si votre pièce de vie est très grande (> 40 m2) et qu’il vous prend l’envie de « mettre un peu plus de grave » en jouant des réglages de tonalité de l’ampli, le besoin en puissance va grimper de manière exponentielle. Dans ce cas, 200 W pourraient même être utiles.
Avec des enceintes exigeantes
Second cas de figure, vous souhaitez surtout écouter à volume modéré, mais vos enceintes sont gourmandes en courant. Pour le déterminer, c’est simple : des enceintes d’une sensibilité inférieure à 90 dB /W/m, ou qui intègrent de multiples haut-parleurs de grave, sont par essence difficiles à alimenter. Dans cette hypothèse, nous vous conseillons d’opter pour un amplificateur de 2x70 W a minima. Toutefois, il existe une exception à cette règle : les amplis à tubes, quoique de faible puissance, sont capables de « tenir » à peu près n’importe quelles enceintes.
Si votre dévolu se porte sur un amplificateur ultra-compact avec fonctions de streaming pour Apple Music ou Spotify, mais que sa puissance n’excède pas 30 Watts, le mieux est de l’associer à des enceintes compactes, ou bien de petites enceintes colonnes.
Où trouver la puissance de l’amplificateur ?
Cette information figure dans toutes nos fiches. La puissance d’un amplificateur hi-fi est normalisée et exprimée du grave à l’aigu (de 20 Hz à 20 kHz) avec une distorsion globale inférieure à 0,1 %, les deux canaux en fonction. Une distorsion supérieure ne répond pas aux exigences de la haute-fidélité. Notez qu’il est normal que la puissance des amplis hi-fi semble, de prime abord, plus faible que celle des amplis home-cinéma, pour lesquels la puissance est souvent donnée en crête et sur une seule fréquence médium (1 kHz).
Les amplificateurs hi-fi 100 % analogiques
Ce sont les modèles conçus pour fonctionner de concert avec une platine vinyle ou toute autre source analogique. Ces amplis-là sont dépourvus de section numérique pour ne pas perturber le fonctionnement de leurs circuits analogiques. Vous les reconnaîtrez à leur connectique réduite à quelques entrées stéréo RCA pour platine vinyle, lecteur CD ou tuner FM. Si vous envisagez d’utiliser une platine vinyle avec un tel ampli, vérifiez la présence d’un préamplificateur phono intégré. Si ce n’est pas le cas, vous pourrez faire l’acquisition d’un modèle spécifique et de qualité supérieure.
Les amplificateurs hi-fi à tubes
On les appelait autrefois les amplis à « lampes ». Dans ces amplificateurs-là, les transistors sont remplacés par des tubes électroniques, similaires à ceux qui équipaient les radios au début du 20e siècle. Les amplis à tubes sont généralement peu puissants — l’inconvénient des tubes — mais exceptionnellement musicaux. Leur restitution a quelque chose de magique et certains fabricants maintiennent des gammes prestigieuses, à l’image de Cayin ou Taga Harmony. 300B, KT88, KT150 sont des tubes électroniques légendaires qui s’écoutent avec délice.
Les amplificateurs hi-fi hybrides, quant à eux, combinent une section de préamplification à tubes et un étage de puissance à transistors, avec à la clé une puissance accrue et un prix modéré. Certes, le bénéfice du tube est moindre, mais bien réel. Là aussi, certains fabricants, comme Magnat, se sont spécialisés dans ce type de montage astucieux.
Les amplificateurs hi-fi avec entrées numériques
Sauf à être un amateur inconditionnel du disque vinyle, ne négligez pas de choisir un amplificateur hi-fi capable de prendre en charge les signaux audio numériques. Les sources capables de transmettre le son au format digital sont très nombreuses : téléviseur, baladeur audiophile, platine CD ou Blu-ray, lecteur réseau, etc. Aussi, certains amplificateurs intègrent un convertisseur numérique-analogique (DAC) associé à des entrées numériques, souvent aux standards Toslink (optique) et S/PDIF (RCA). Les amplis haut de gamme disposent d’entrées HDMI I2S ou XLR AES/EBU, pour prendre en charge les flux Hi-Res Audio 24 bits / 384 kHz ou même DSD.
Les amplificateurs hi-fi pour le streaming
Ce sont les amplificateurs de nouvelle génération, équipés d’entrées analogiques et numériques, mais également de récepteurs Bluetooth et WiFi. Avec eux, l’écoute de la musique s’effectue smartphone en main. De nombreux services de musique en ligne sont supportés, même ceux diffusant du son de qualité studio Hi-Res Audio (Tidal, Qobuz, Apple Music…). La plupart de ces amplis next gen supportent les protocoles Apple AirPlay, Spotify Connect ou Google Cast, qui facilitent grandement l’écoute de la musique dématérialisée et ouvrent la possibilité d’un contrôle vocal — si Google Assistant, Amazon Alexa ou Apple Siri sont installés sur votre smartphone. Enfin, la lecture des fichiers audio stockés dans un smartphone, un support USB ou un serveur domestique (NAS) est également prise en charge. Bref, des milliers de radios web et des millions d’albums sont à portée d’oreilles.
Ne négligez pas les câbles de liaison
Pour profiter pleinement d’un amplificateur hi-fi stéréo, il est chaudement conseillé d’y associer des câbles de qualité. La reproduction des basses fréquences, la finesse des hautes ou l’ampleur de la scène sonore sont directement tributaires de la qualité des câbles utilisés. Avec des câbles basiques, on ne sera pas déçu évidemment, mais avec des câbles de qualité, on prendra plus de plaisir encore.